Souvenez-vous : en août 2022, la préfecture des Hautes-Pyrénées annonçait par voie de presse l’abandon du projet Florian. Victoire pour le Collectif et surtout victoire pour la forêt pyrénéenne ! Votre soutien a été des plus précieux.
Mais les dévoreurs de forêt ont toujours des projets dévastateurs plein la tête.
Ainsi, Monsieur Bernard Plano, maire de Lannemezan, déclarait dans l’émission L’heure de pointe diffusée au mois de juin 2024 sur Radio Présence : « Florian a un moment donné a jeté l’éponge parce qu’il y avait une contestation (…) Mais j’ai pas de regrets parce que les hectares qu’aurait pris cette scierie, je vais en avoir besoin et j’en ai besoin pour faire de l’hydrogène. »
Mais de quoi parle donc Bernard Plano ?
Brûler la forêt pyrénéenne pour faire voler des avions !
Du projet Hylann (Hydrogène Lannemezan), un projet de méga usine pour produire du biokérosène grâce à l’hydrogène, dont l’implantation est envisagée sur la commune de Lannemezan. Un projet pharaonique à 1,2 milliard € pour 70 à 90 000 tonnes par an de carburant d’aviation durable (CAD). Derrière ce sigle se cache un carburant issu de la biomasse.
Les responsables en sont RTE (Réseau de Transport d’Électricité français) et la société QAIR en association avec l’espagnol DH2 Energy.
Les arguments écologiques des porteurs de ce projet sont de « participer au recyclage des énergies industrielles et à la décarbonation de la zone industrielle de Lannemezan, ainsi que du secteur de l’aviation. »
Main basse sur le bois pyrénéen !
« Recyclage », « décarbonation », « biocarburant », qu’est-ce qui se cache derrière ce vocabulaire vert ? Volonté réelle de développement durable ou stratégie de communication et de marketing pour se donner une image éco-responsable ? Y aurait-il de l’écoblanchiment (greenwashing) dans ce projet ?
En France, on n’a pas de pétrole, on n’a plus de gaz, mais on a des forêts. La forêt, et la forêt pyrénéenne en particulier, devient un nouvel Eldorado. Les producteurs de biocarburants en sont les nouveaux prédateurs. Compte tenu de sa taille, le projet Hylann menace, entre autres, de dégrader le patrimoine forestier dans tous les départements de la chaîne pyrénéenne française : Ariège, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Aude, Haute-Garonne, Pyrénées-Orientales.
Car ne nous y trompons pas, au-delà de son argumentation écologique, ce projet consiste à brûler de la forêt et à pomper de l’eau pour faire voler des avions ! Des milliers d’hectares de forêt et des millions de mètres cubes d’eau chaque année ! Il est évident que ce projet pharaonique à 1,2 milliards d’euros ne se contentera pas de consommer des résidus de coupe de bois ou de puiser quelques seaux dans les cours d’eau alentour.
Quel sera son impact environnemental réel ? Quel en sera son bilan carbone réel entre les volumes de coupes (rases ?) de bois nécessaires qui risquent de menacer la fonction de puits de carbone de la forêt, les centaines de grumiers sur les routes, les agrandissements de route, etc. ?
Quelle est la compatibilité de ce projet avec le plan de sobriété national sur l’eau ?
Quel sera son impact social sur les acteurs de la forêt pyrénéenne et sur l’industrie du tourisme, majeure dans les Pyrénées ?
Quel sera son impact sur notre quotidien avec, par exemple, une augmentation mécanique du prix du bois de chauffage ?
Quel sera le montant des subventions publiques accordé ?
Les questionnements sont légions…
Où en est le projet Hylann ?
Pour l’heure, l’acquisition du foncier de 21 hectares, appartenant à la municipalité pour un montant de 2,5 millions d’euros est en cours. Les études de faisabilité sont engagées. La mise en chantier pourrait intervenir début 2027 pour pouvoir produire à l’horizon 2030.
Une concertation publique, obligatoire du fait des impacts majeurs sur l’environnement et des enjeux nationaux d’aménagement du territoire, sociaux et économiques que comporte ce projet, débutera début 2025.
Origine de la biomasse, approvisionnement, eau, transport en camion, etc. : des réunions publiques thématiques seront organisées durant lesquelles les industriels seront dans l’obligation de détailler le projet Hylann.
La Commission Nationale du Débat Public (CNDP), autorité publique qui veille au respect du droit à la participation du public dans l’élaboration des projets et des politiques publiques ayant un impact environnement, s’assurera de la loyauté des débats.
Cette première phase de consultation publique est importante. La CNDP fera le bilan de ces réunions publiques en restituant l’ensemble des arguments recueillis. Elle a le pouvoir de demander des précisions et de faire des recommandations au porteur du projet.
Le collectif Touche pas à ma forêt-Pyrénées vous avertira de ces futures réunions auxquelles tout.e citoyen.ne a le droit de participer.
Plus que jamais la forêt pyrénéenne a besoin de nous tous !
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