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Projet d’une usine de compost à Cazères

mardi 7 juin 2005

 Actualité : Suite à l’enquête publique sur le projet d’usine de compost à Cazères, le commisaire enquêteur a rendu un avis défavorable. Et la Société SOGEFIMA ne donne pas suite au projet d’exploiter un centre de fabrication de terre végétale reconstituée. Le 7 juin 2005, le Sous-Préfet de Muret a confirmé la nouvelle par l’envoie d’une lettre au maire de la commune.

 Des boues toxiques issues de toute la Haute-Garonne doivent être recyclées dans un projet intitulé "Fabrication de terre végétale reconstituée". Les risques autour de ce projet semblent très importants.

Une association s’est créée :
 Collectif de la Brioulette
 46 avenue de la Brioulette
 31220 Cazères
 Site web : http://abrioulette.org

La Brioulette, c’est le nom occitan d’une violette, symbole de
la région. Elle doit vivre !

Communication du collectif de la Brioulette, Cazères, le 23 mars 2005 :

Le projet en question

 L’entreprise SOGEFIMA fait partie du Groupe MALLET très présent sur
la région en tant qu’exploitant de vastes gravières. Elle présente un
projet intitulé "Fabrication de terre végétale reconstituée". Il devrait
s’installer sur une superficie de 17 hectares située à Cazères, le long
de l’avenue de la Brioulette. L’installation est destinée à transformer
des déchets en un matériau appelé « terre végétale reconstituée ». Ce produit
sera mis sur le marché en principe pour les grands chantiers tels que
les autoroutes, remblais, parking, espaces verts, etc. à l’exception de
toute production agricole liée à l’alimentaire.
 Le processus consiste
à mélanger, après broyage, des déchets verts avec des boues de station
d’épuration et des déchets de sablières appelés « sabline », pour en faire
du compost mis à l’air libre pendant une période allant de un an et demi
à trois ans en le retournant mécaniquement régulièrement et en l’humidifiant.
Le projet est présenté comme basé sur l’expérience d’une usine de compostage
située à OBERSCHAEFFOLSHEIM, à quelques kilomètres de Strasbourg.
 La collecte
des déchets ne concerne pas que la commune d’implantation puisqu’elle
est prévue sur l’ensemble de la Haute-Garonne et des départements limitrophes.
Il en est de même pour la mise sur le marché. La production prévue est
de 40 000 tonnes par an

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Les craintes de la population

 Il est certain que des odeurs nauséabondes, surtout dues à l’hydrogène sulfuré, se propageront aux alentours : d’une part les vents dominants
porteront ces odeurs vers les zones habitées qui sont très proches et
d’autre part la zone entre le site choisi et la ville de Cazères est un
secteur à fort développement avec six lotissements commencés ou en projet
(600 maisons selon le maire de Cazères).
 Les engins du site plus la ronde
des camions vont provoquer un bruit important.
 A ce bruit s’ajouteront
les dangers du trafic puisqu’il est prévu le transport quotidien de 450
tonnes de produits
. Or les voies d’accès, étroites pour des semi-remorques,
traversent obligatoirement deux agglomérations et des lotissements avec
une population jeune donc de nombreux enfants.
 La région est parcourue
par une nappe phréatique peu profonde (entre 2 et 10 mètres) et beaucoup
de gens possèdent un puits. Il y a risque de pollution de l’eau de la
nappe phréatique mais également de la Garonne. Les boues des stations
d’épuration sont chargées de germes, de produits toxiques divers, matières
fécales, etc. et leur épandage ne peut que favoriser la dispersion de
ces substances dangereuses pour la santé des populations voisines.

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L’enquête publique

 Il a été extrêmement difficile d’informer la population sur ce projet et ses dangers d’une part parce que la municipalité en terme d’information
s’est strictement contentée de ce qui est fixé par la loi et que le maire
et son Conseil municipal ne se sont exprimés qu’à la fin de l’enquête
et non avant, d’autre part parce que le titre du projet parlant de "fabrication
de terre végétale" donne une image très positive. C’est à cause des efforts
de quelques personnes motivées que le projet est devenu un sujet de conversation
à Cazères, que de très nombreuses personnes sont allées s’exprimer auprès
de l’enquêteur et que les maires des communes concernées se sont finalement
tous prononcés contre le projet. Cette sorte de mur de silence a été conforté
par l’opacité du dossier qui annonce des données sans apporter de preuves,
ou sans indiquer les procédures d’évaluation
. C’est ainsi qu’est utilisé
une rose des vents non pertinente pour la région de Cazères, que les environs
sont considérés comme sans habitation, que les terrains sont prétendus
disponibles, que la nappe phréatique est dite disparaître juste sous le
périmètre du projet, etc. Les gens ordinaires ont l’impression que tout
est prévu, et les spécialistes éberlués devant le manque de sérieux d’un
tel dossier se demandent pourquoi l’administration ne l’a pas arrêté.
Le résultat est un risque de démobilisation parce que tout serait déjà
« ficelé » en haut lieu.

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Le Collectif de la Brioulette

 Avec l’arrivée de l’enquête publique quelques personnes voisines du site du projet se sont rencontrées pour discuter. La lecture du dossier a créé un gros émoi et il a été décidé de suite de créer une association pour se défendre. Elle est formée de membres habitant en général sur Cazères, notamment autour de l’avenue de la Brioulette, à proximité du site. Son but immédiat fut d’informer la population pour d’une part faire que le plus grand nombre possible d’habitants écrivent leurs commentaires sur le registre de l’enquête, et d’autre part pousser à ce que les élus des communes concernées par l’enquête prennent position. En moins d’un mois un site internet a été mis en place et il est tenu à jour, plus de 800 signatures ont été recueillies sur une pétition s’opposant au projet, une centaine de membres ont adhéré au Collectif, une manifestation a été organisée sur le marché de Cazères, et un rapport détaillé a été remis
au Commissaire-enquêteur, sans compter l’information passée dans les médias,
TV et journaux. Un voyage, avec des élus de Cazères et des représentants
du Collectif, a été organisé en Alsace pour se rendre compte de la situation
à l’usine soit-disant modèle. Enfin tous les conseils municipaux des communes
concernées se sont réunis et ont annoncé officiellement leur opposition
au projet. L’enquête est close depuis le 16 mars 2005 et on attend les conclusions
du Commissaire. Dès qu’elles seront connues on agira en conséquence. Le
projet semble tellement aberrant et mal préparé que son approbation par
le Préfet semble impensable. C’est pourquoi il faut suivre de près
les procédures pour faire jouer la loi dans le moindre détail.

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