[Chronique radio] Le mythe du Grand prédateur

La disparition de la mégafaune Une histoire d’amour La masculinité Bibliographie

La disparition de la mégafaune

Tout au long du Pléistocène, qui dure plus de 2 millions d’années, des espèces de grandes et petites tailles disparaissent, se réfugient dans d’autres zones géographiques ou sont remplacées par des espèces similaires. Mais à la fin du Pléistocène, ce sont surtout de grands mammifères terrestres, de grands oiseaux et reptiles qui disparaissent. Cette importante extinction de la faune terrestre concerne l’ensemble de la planète sans pour autant toucher le biotope marin. Elle est reconnue dès le 19e siècle par Alfred Russel Wallace et Charles Darwin.

C’est au milieu du XXe siècle que l’intérêt pour cette disparition se cristallise. Paul Martin est à l’origine de la thèse de la « guerre éclair ». Selon ce chercheur américain, l’expansion de sapiens, qu’il qualifie de « prédateur agressif », serait responsable de cette extinction. Les proies des régions nouvellement colonisées, inadaptées et naïves, auraient été incapables de se défendre contre le grand prédateur qu’est sapiens. Selon lui, l’extermination de la mégafaune marque le début de la « Sixième extinction » qui se poursuit et s’accélère de nos jours. Cette théorie sous-entendant que nous sommes destructeur et agressif par nature et certains n’hésitent pas à affirmer qu’il nous est impossible de lutter contre notre nature destructrice.

À l’heure où la disparition de la biodiversité devrait alerter et mobiliser toutes les couches de la population pour trouver une solution véritablement pérenne et efficace, il est remarquable que cette théorie de la « guerre éclair » soit régulièrement présentée comme acceptable par la presse scientifique et quotidienne. Ainsi, le 25 avril 2018, le journal Le Monde intitulait son article « L’homme, tueur en série des grands mammifères ». S’appuyant sur un article américain, l’auteur n’hésite pas à désigner sapiens nouveau chef d’orchestre de l’évolution, responsable de la disparition des rhinocéros laineux, des transformations des mammouths en éléphants. L’homme est donc, comme bien souvent dans notre culture narcissique et androlâtre, détenteur d’un pouvoir sur la nature et sur toutes les espèces. Et, narcissisme oblige, mieux vaut avoir un pouvoir destructeur que pas de pouvoir du tout. Mais qu’en est-il vraiment ?

Comme le soulignent des chercheurs plus sérieux, pour pouvoir rendre compte de la rapidité ou non de l’extinction des espèces au cours des derniers 100 000 ans, il faut dater de manière précise et fiable un nombre important de fossiles. Actuellement il n’existe pas de datations précises et fiables ni un nombre de fossiles suffisamment important pour pouvoir croiser les données. C’est pourquoi toutes ces études sont basées sur des estimations de populations de mégafaune, des modèles de « colonisation » par les populations sapiens, des scénarios plus ou moins catastrophiques de l’extinction de ces espèces. Les résultats obtenus sont essentiellement le fruit de données artificielles. D’autre part, il ne faut pas oublier que ce que l’on nomme mégafaune est une diversité d’espèces dont les régimes alimentaires et les écosystèmes ne sont pas comparables. Ne prendre en compte que les espèces les plus grandes et lourdes, qui sont en général les plus fragiles parce qu’elles se reproduisent lentement et que chaque portée comporte peu d’individus, biaise également l’interprétation que l’on peut avoir de cette extinction. En effet, la disparition à la fin du Pléistocène concerne également un certain nombre d’autres espèces plus petites, tandis que certaines espèces de poids supérieur ou égal à 45 kg ont survécu.

La définition même de mégafaune est problématique. Si ce terme définit l’ensemble des mammifères terrestres dont le poids adulte est égal ou supérieur à 45 kg et qui ont disparu entre le Pléistocène supérieur et le début de l’Holocène, il est alors possible d’y intégrer l’homme de Neandertal et de Denisova. Les derniers hommes de Neandertal sont connus dans le sud et le nord de l’Europe aux alentours de 36 000 avant le présent1, et plus particulièrement dans la grotte de Antón en Murcie (Espagne) et la grotte de Spy (Belgique). Malgré l’absence de fossiles néandertaliens témoignant de mort violente, la thèse de la « guerre éclair » a longtemps dominé les interprétations pour expliquer sa disparition. Jusqu’à il y a peu, il était admis que les premiers sapiens étaient arrivés en Europe vers 36 000 avant le présent, conduisant à une rapide extinction de Neandertal. Il est aujourd’hui démontré que l’homme anatomiquement moderne est arrivé beaucoup plus tôt sur le continent Européen, vers 45 000 avant le présent, soit 10 000 ans plus tôt. La cohabitation entre ces deux homininés a donc été beaucoup plus longue que ce que prévoyaient les scénarios il y a quelques dizaines d’années. La thèse la plus admise actuellement est que Neandertal est un sapiens dont les rapports avec sapiens sapiens étaient plus affectueux que conflictuels. Il est désormais admis que les améliorations climatiques qui ont commencé vers 49 000 BP, ont rendu accessibles de nouveaux territoires dans lesquels se sont dispersés les groupes néandertaliens, isolant les populations jusqu’à leur extinction.

La disparition de la mégafaune est prise dans la même problématique que Neandertal. Lorsqu’il était reproché à Martin S. Paul qu’il y avait trop peu de sites associant armes de chasses et restes de mégafaune pour envisager une extermination, il déclarait que l’abattage avait été si rapide qu’il ne laissait aucune trace. Preuve que certains chercheurs n’hésitent pas à faire fi des données matérielles archéologiques les plus élémentaires.

La région la plus riche en vestiges osseux de grands mammifères, en nombre de dates radiocarbones obtenues directement sur les vestiges osseux, d’une richesse archéologique, paléontologique et environnementale permettant d’étudier de manière fiable l’extinction de la fin du Pléistocène, est l’écorégion Paléarctique. Elle correspond essentiellement aux écorégions terrestres de l’Europe, de l’Afrique du Nord, des deux-tiers nord de l’Asie, et du Moyen-Orient. La vague d’extinction est documentée dès 130 000 avant le présent. Chaque espèce présente une manière unique et complexe pour répondre aux changements climatiques. Certaines disparaissent, comme l’ours des cavernes (Ursus spelaeus) dont le régime strictement végétarien ne lui permet pas de s’adapter à un refroidissement des températures, qui s’accompagne d’une diminution de la végétation. L’ours brun (Ursus arctos) quant à lui, dont le régime est omnivore, survit. D’autres espèces migrent, comme le léopard (Panthera pardus) qui survit encore en Afrique et en Asie du Sud-Est. À l’heure actuelle, la cause la plus probable de l’extinction semble être le profond changement climatique qui a eu lieu de manière globale sur toute la planète. Prétendre que l’homme a toujours détruit et exterminé son environnement est une mythification.

Une histoire d’amour

Mais d’où provient donc cette fascination de notre culture pour les Grands chasseurs, les Grands prédateurs ? Il est d’autant plus important de se poser cette question en cette période de chasse, et quand certains envisagent les chasseurs comme les premiers écologistes de France.

« Moi je chasse par amour », a dit l’ancien porte-parole de la Fédération nationale de la chasse, sur Europe 1 le 26 octobre 2018. Beaucoup se sont offusqués, récusant l’amour que cet homme ressentirait pour l’animal qu’il chasse et tue. Pourtant, on ne compte plus les crimes d’amour, les crimes passionnels : du viol à la séquestration et au meurtre. Ils sont presque toujours l’œuvre d’hommes, envers les femmes, envers les autres espèces, envers la nature. Amour et passion vont de pair depuis longtemps, trop longtemps peut-être, à chacun d’en juger. On se demande bien pourquoi l’amour a encore si bonne presse, pourquoi l’amour possède encore ce pouvoir de leurre. De quel amour s’agit-il ? Quel amour nous vend-t-on ? Il est commun de dire que la chasse fait partie de la nature humaine et plus particulièrement de la nature masculine. Nous ne sommes pas dupes, l’ancien porte-parole de la Fédération nationale de la chasse peut bien affirmer que les femmes aussi aiment chasser, nous ne nous laisserons pas flatter par ce désir intempestif de parité. Parce qu’il ne suffit pas qu’une femme s’enorgueillisse d’être la première femme flic, ou chimiste ou militaire, qu’elle accepte le sale métier de maton ou chancelière pour qu’on puisse en déduire que toutes ces activités font partie de la « nature » humaine. Parce que nous n’oublions pas, du moins certaines d’entre nous, que la nature humaine qu’ils cherchent tant à réduire et définir est celle d’Homo sapiens, espèce nommée par des mâles, blancs et privilégiés, qui se rêvaient — et se rêvent encore — puissants et supérieurs. Souvenons-nous que les femmes, les indigènes et les autres espèces sont les premières victimes de cette idéologie obsédée par les pyramides, les érections et les sacrifices. Mais avant de parler d’amour, parlons de chasse.

J’ai lu les Méditations sur la chasse d’Ortega y Gasset, qui est « le texte le plus souvent cité dans le monde sur le sujet de la chasse ». À l’origine, les Méditations sur la chasse étaient un prologue demandé par un aristocrate, ami du philosophe espagnol, pour un ouvrage intitulé « Vingt ans de grande Chasse ». Rédigées en 1942 par un homme qui ne chassait pas, ces méditations sont inspirées des livres qui traitent de la chasse, de ce que les chasseurs et l’archéologie de ce début du XXe siècle en disaient. Il s’inspire donc de la classe aristocratique qui a été la moins opprimée par son travail et a ainsi pu se consacrer à des occupations moins rudes : telles que des concours équestres et sportifs, des fêtes, la danse, les rencontres sociales mais aussi celles que les rois et les nobles ont préférés : la chasse. » Pour justifier leur amour de la chasse, il la décrivent comme un sport universel et plein de passion. Mais, nous apprend encore l’auteur des Méditations, compte tenu de la supériorité de sapiens sur les autres espèces, il est impératif pour l’homme de chasse de ne pas trop y mêler la raison. Parce que c’est avec la raison qu’on améliore nos techniques de chasse alors que la chasse exige de l’humilité pour ne pas exterminer tous ces animaux qui nous sont inférieurs. La raison constitue donc le plus grand danger pour l’existence de la chasse. L’auteur nous dit que la chasse est un jeu du haut vers le bas, qu’elle exprime la hiérarchie zoologique, parce que la vie est un terrible conflit, un concours grandiose et atroce. On ne peut douter, à la lecture de ces citations, du suprémacisme humain qui caractérise cette vision du monde, et qui caractérise l’idéologie de la civilisation au moins depuis la scala naturæ d’Aristote, cette « grande chaîne de la vie », ou « grande échelle des êtres », qui considère l’être humain comme une créature supérieure. Et qui considère, d’ailleurs, que l’homme est supérieur à la femme (Aristote considérant que la femme est « inférieure par nature »).

Si la chasse est un privilège et une source de bonheur, nous dit Ortega, c’est parce qu’elle s’enracine au plus profond de notre passé, parce que nos ancêtres s’y livraient intégralement. La cueillette était aussi pratiquée, mais pour Ortega, elle n’a jamais signifié grand-chose. La chasse aurait donc été l’unique activité de l’homme primitif. L’être humain de la Préhistoire était donc avant tout chasseur. L’homme devenu civilisé s’est éloigné de son intimité originelle avec la nature. Chasser constituerait donc un retour vers l’intimité avec la nature, une vacance de l’humanité, et c’est pour cela que la raison ne doit pas s’en mêler. Quand l’homme chasse, il échappe à sa condition de sapiens excessivement tournée vers la raison pour renouer avec cette forme primitive de l’être humain. C’est parce qu’il n’étaient que chasseurs que les hommes de la Préhistoire peignaient ce qu’il chassaient. Mais, il est désormais établit que les peintures préhistoriques ne représentent pas ce que les peuples du Paléolithique consommaient. Et réduire l’homme de la Préhistoire à la chasse, c’est vite oublier l’importance que nos ancêtres accordaient aux pierres qu’ils taillaient et la complexité même des différentes techniques de taille. Comme l’affirme François Bordes, Préhistorien du XXe siècle, l’homme de la Préhistoire était un homme comme nous. Mais, pour Ortega l’homme « primitif » est encore trop souvent assimilé aux pulsions fondamentales, essentielles, profondes, de la vie, comme s’il n’avait pas accompli le saut « qualitatif » menant à la culture.

Ainsi, l’homme normal pour Ortega est celui qui peut se libérer des activités d’Homo faber, en exploitant les autres, pour se consacrer à l’activité religieuse qu’est la chasse, qui l’unit mystiquement à l’animal, et plus particulièrement à l’animal qu’un jour il fut.

Ortega précise que c’est : « … quand l’homme en a exclus d’autres de son terrain de chasse, quand il a marqué son territoire, qu’il a en même temps défini sa culture. […] Ce qui coule au fond de toute chasse, ce sont des éléments orgiaques et dionysiaques. » Il ajoute : « La terre tachée de sang est comme maudite. Une guenille blanche tachée de sang n’est pas seulement répugnante, elle nous semble violée et son humble matériel textile, déshonoré. C’est l’effrayant mystère du sang ! […] Quand il est versé et que le dedans essentiel sort dehors, une réaction de dégoût et de terreur se produit dans toute la nature, comme si la plus radicale absurdité avait été commise : ce qui est purement interne est devenu externe. […] Il y a un cas où le sang ne produit pas ce dégoût : c’est lorsqu’il jaillit de la croupe d’un taureau qui a été bien piqué et qu’il se répand des deux côtés de l’animal. […] Le sang a une puissance orgiaque inégalée. » Il nous apprend que déshonorer et tuer ont une même étymologie en espagnol et désigne l’activité du boucher et du tueur. Comme l’écrivait Pierre Moinot dans les années 1950 : « L’instinct de la chasse garde avec celui de l’amour l’obscure parenté héritée du temps où ils assuraient seuls la continuité de l’espèce. » Mais aux fantasmes de Pierre Moinot et de l’auteur des Méditations sur la chasse, je préfère l’honnêteté du Marquis de Sade : « C’est une chose très différente que d’aimer ou que de jouir ; la preuve en est qu’on aime tous les jours sans jouir et qu’on jouit encore plus souvent sans aimer. »

La chasse, dans nos sociétés, est depuis bien longtemps une histoire de jouissance et non d’amour. Et la jouissance, dans une société patriarcale où le despote est un homme qui bande, est intimement liée au viol. Comment doit-on interpréter cette phrase : « La seule réponse adéquate à un être qui vit obsédé par la peur d’être capturé est de tenter de le capturer. » Ortega nous livre ici, et malgré lui, l’obsession du mâle dans toute société patriarcale : la pyramide, l’érection et le sacrifice.

La masculinité

Ce mythe de l’homme primitif est souvent invoqué pour justifier une définition de l’identité masculine. Francis Dupui-Déri, dans son ouvrage "La crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace", a analysé et documenté ce qu’était cette masculinité si souvent en crise dans les sociétés patriarcales. Ce qu’il a nommé le « mythe de la caverne » est un mythe tenace qui envisage les sociétés de chasseurs-cueilleurs comme des sociétés fortement divisée selon le genre : tandis que les hommes chassent, les femmes restent dans la sphère domestique. Certains auteurs, qui se pensent même féministes, vont jusqu’à affirmer que cette division des tâches et ce patriarcat se perd dans la nuit des temps et aurait même une origine génétique. Pourtant, aucun site archéologique de la Préhistoire, c’est-à-dire avant l’apparition de l’agriculture, ne permet d’affirmer que ces groupes pratiquaient une quelconque division sexuelle des tâches. Cependant, comme le précise Francis Dupui-Déri, certains livres de psychologie populaire ne se privent pas pour faire référence à la séparation sexuelles des tâches et affirment qu’il est dans la nature même de l’homme de mettre en place des hiérarchies, de maîtriser l’environnement, de diriger la famille et le couple et d’user de force. Francis Dupuis-Déri rend compte de la misogynie, du racisme et du fascisme qui s’alimentent à ce mythe du grand prédateur. Comme il le précise, la masculinité se définit dans son opposition à la féminité. Ainsi, pour ceux qui prônent la masculinité, la féminisation castre les hommes qui perdent leur valeur masculine parce qu’il n’y a plus de chevaliers, d’explorateurs et de grands chasseurs. Les hommes seraient donc fait pour se battre, les femmes pour élever des enfants et soigner les hommes. Souvenons-nous que la chasse aux sorcières, était une chasse menée contre des femmes accusées de faire disparaître le pénis. C’est ce mythe qui permet à des hommes comme Zemmour d’affirmer qu’il y a toujours une violence dans le rapport sexuel entre homme et femme, parce qu’il faut de la force, de la virilité.

À l’heure où les États tombent les uns après les autres entre les mains de Trump, Bolsonaro et autre misogynes et pervers, il est temps de se questionner sur ce que nous racontent la « guerre éclair », le mythe du grand prédateur, l’admiration pour les serial killer, et comment la masculinité s’y abreuve. Ce mythe de la « guerre éclair » ressemble étrangement à l’arrivée des colons européens aux États-Unis bien plus qu’à une hypothétique extermination des grands mammifères du Pléistocène. L’homme blanc, civilisé, capitaliste, patriarcal, avec sa culture militaire, de colonisation, de domination et d’exploitation, est tellement narcissique qu’il préfère être responsable de la destruction du vivant que d’admettre son humble condition terrestre. Il s’est tellement convaincu lui-même que le sapiens mâle est d’une nature belliqueuse, guerrière et puissante qu’un certain nombre de nos contemporains sont devenus incapables de remettre en question ce mythe, incapables de comprendre que d’autres peuples, d’autres cultures n’envisagent pas la nature de l’homme sous le même angle. L’Homo sapiens de la civilisation est semblable au chasseur maudit refusant d’arrêter le carnage, réclamant chaque jour son nouveau bain de sang. Tel un vampire il pénètre les demeures, viole les femmes, les enfants, hypnotise les esprits pour les plier à son règne de domination mortifère. Ce « serial killer » qui s’obstine à confondre tuerie et chasse, chasse et sexe, passion et amour, naissance et mort, est en train de détruire la planète parce qu’il s’est créé une nature à l’image de sa culture meurtrière et narcissique.

Nos ancêtres chassaient des proies libres et sauvages. Il est même tout à fait possible que les hommes ne s’accaparaient ni la chasse ni la viande. Avec la domestication et la civilisation, l’homme n’est plus, et depuis des siècles, un prédateur, Qu’ils chassent ou non, tous se nourrissent principalement d’être domestiqués et abattus par d’autres et en masse. Notre civilisation ne peut-être autre chose qu’un abattoir, il suffit de jeter un œil sur les 10 000 ans écoulés : cirques, arènes, zoos, abattoirs, chasse aux trophées, guerres, pollution, urbanisation, destruction des habitats, destruction du sauvage etc. L’accélération de ces massacres n’est pas le fruit d’une nature de prédateur irresponsable mais d’un type d’hommes façonnés dans un certain type de société. Trop nombreux encore sont ceux qui refusent d’entendre que la nature de l’animal humain ne se réduit pas au discours d’une élite obsédée par une jouissance démesurée.

Ce qui détruit le vivant est un système socio-techno-économique et il est temps de ne plus se laisser bercer par ce mythe pour se mettre sérieusement à démanteler ce système et l’idéologie qui l’alimente.

Bibliographie

  • Martin, P.S. 1973, The discovery of America. Science 179.
  • Vandermeersch dir., Les neandertaliens, biologies et cultures, cths
  • Price S., 2006, Arts primitifs, regards civilisés, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts.
  • Francis Dupui-Déri, 2018, La crise de la masculinité, autopsie d’un mythe tenace.
  • Ortega y Gasset, 1942, Méditations sur la chasse.
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